Covid-19 : où en sommes-nous actuellement ?!

Image supra : statistiques de mortalité pour la France (source : Euromomo)
Qu'il est difficile d'y voir clair dans cette "seconde vague" pour tout un chacun ! Les conclusions du printemps n'ayant pas été tirées (à dessein ou par incompétence ?), nous voyons exactement les mêmes motifs : abandon des patients à eux-mêmes avant qu'ils décompensent (alors que les soins précoces sont la principale clé du succès thérapeutique), absence de recommandations de prophylaxie et traitement (hormis les mesures autoritaires, arbitraires et largement inutiles), diktats des gouvernements au mépris des principes de santé publique et des droits constitutionnels, communication anxiogène et biaisée des médias, franchement on aurait espéré que cette somme de non-sens ait quelque peu été identifiée et corrigée.
Eh bien non !
Focalisant l'essentiel de son effort à la traque au complotisss et aux règlements de comptes internes à la profession, les médias continuent à marche forcée à balancer des données sans les mettre en perspectives, sans les contraster, bref, sans faire leur élémentaire travail journalistique.
Ce qui prive la communauté du moyen d'y voir clair, ceci alors que les médias reçoivent des aides publiques massives ! On savourera l'absurdité : on finance un secteur dont la responsabilité est d'informer la population alors qu'il ne le fait que peu ou pas.
Les médias nous terrorisent avec la "seconde vague" alors que celle-ci :
a) n'en est en fait pas une ;
b) ne laisse rien voir de fondamentalement inhabituel pour cette période.
Il a fallu (nous l'avons déjà évoqué ici) que de vraies journalistes, Mmes Catherine Riva et Serena Tinari, aillent creuser le sujet sur un média quelque peu marginal pour faire apparaître que les services de soins intensifs des hôpitaux sont dans une situation -et notamment des taux d'occupation- habituels pour cette saison malgré les roulements de tambour qui se succèdent.
Dans Bon pour la tête (qui l'est de temps à autres), Fabien Balli-Frantz arrive aussi à cette conclusion à la fin d'une soigneuse analyse :
« Cette revue de données statistiques ne permet nullement d’affirmer que les services hospitaliers suisses sont actuellement surchargés face à l’épidémie au Sars-Cov2. Cependant, les états de situations régionaux doivent être considérés. En effet, les capacités hospitalières en Suisse diffèrent fortement d’un canton à l’autre et peuvent expliquer des risques de surcharges hospitalières locales et justifier des transferts intercantonaux de patients. »
On voit donc que les mêmes problèmes se posent qu'au printemps, avec la même dramatisation / exagération brouillant les pistes d'une évaluation sereine de la situation.
Pourquoi il n'y a pas de deuxième vague
C'est dans la réalité du temps que nommer des éléments de réalité apparaisse négationniste ou conspirationniste aux yeux des bien-pensants se contentant de la médiocre doxa officielle. Je me risque donc à une tentative de plus pour expliciter pourquoi nous ne sommes pas dans une seconde vague.
Je me réfère et renvoie entre autres à l'excellent travail de M. Ivor Cummins, ingénieur biochimiste irlandais, qui tient des chroniques du Covid (en anglais) sur sa chaîne Youtube qui sont des petits bijoux de vulgarisation et de rigueur scientifique : ce que nos médias locaux seraient inspirés de faire s'ils en avaient la compétence. L'épisode ici cité a été sous-titré en français grâce au travail bénévole d'un citoyen belge, M. Johann van der Elst, à qui j'exprime ici ma gratitude.
Pour qu'il y ait deuxième vague, il faudrait qu'il s'agisse du même virus Sars-CoV-2 reprenant de la vigueur en circulant plus largement. Or le variant responsable de l'épidémie du printemps s'est bel et bien atténué au cours de l'été jusqu'à devenir très peu virulent, malgré les dénégations entêtées de notre ministre genevois de la santé.
Des rassemblements de masse, par exemple en Cornouailles (voir photo infra) n'ont donné ni une augmentation des hospitalisations ni des décès au cours des 3 mois qui ont suivi : rien, nada, que pouic !
Un nouveau variant -identifié à la fois à l'IHU de Marseille et à l'Université de Bâle- est apparu à la fin de l'été puis s'est diffusé en Europe, créant une nouvelle épidémie, restant toutefois d'amplitude modérée.
Nous connaissons bien sûr maintenant beaucoup mieux la bestiole : comme je l'avais écrit dès le mois de mars, elle pose un paradoxe de taille entre sa banalité extrême pour l'immense majorité des gens (86% de personnes infectées asymptomatiques, il faut quand même mesurer ce que cela veut dire en terme d'innocuité !), des formes paucisymptomatiques pour la plupart des personnes qui ne sont pas asymptomatiques... et des formes dramatiques pour une faible minorité des personnes infectées. Un sacré casse-tête à vrai dire, même si cela me s'éloigne pas beaucoup de nombre d'autres infections respiratoires virales. Avec une médiane des décès (en termes d'âge) supérieure à l'espérance de vie !
On nous a donc (à nouveau) terrifiés avec cette seconde vague annoncée comme apocalyptique... alors qu'un monstre petchi règne à nouveau dans les indicateurs et donc les données.
M. Cummins souligne que la croissance des hospitalisations (également confirmée comme habituelle pour cette saison par les articles cités plus haut) est conforme à ce que l'on connaît année après année. Par exemple, comme figuré sur le diagramme suivant (correspondant à l'hiver 2017-2018).
La pente des mois de septembre - octobre, provoquée alors par les virus respiratoires endémiques, est exactement pareille à celle de cette année. Ce qui questionne la moindre, non ?!
Christophe de Brouwer, professeur et président émérite à l'Ecole de santé publique de l'Université Libre de Bruxelles, avait déjà identifié cette anomalie le 30 octobre dernier, à partir des relevés des médecins généralistes :
Grippe - semaine 43 - Belgique.
Nous avons les résultats vigies des consultations pour syndrome grippal chez les médecins généralistes.Il y a eu cette semaine 43 (19-25 octobre), 359 consultations/100 000 habitants. C'est en faible augmentation par rapport à la semaine 42 (294). 50% de ces syndrome grippaux se sont révélés positifs aux tests sars-cov-2, mais nous avons vu que le lien entre un test positif et un Covid est problématique, même si ces patients sont automatiquement catalogués Covid.
Par contre ce qui est vraiment anormal (graphique 1 et 2)Les nombres de cas répertoriés de syndrome grippal dus à d'autres causes que influenza/sars-cov-2, tels que le virus respiratoire syncytial, l'adénovirus, le parainfluenza ou pour la bactérie mycoplasme pulmonaire, sont résolument en sous-déclaration. Manifestement, il y a un glissement de syndrome grippal autres causes vers le Sars-cov-2, et ce n'est pas normal.
Qu'est-ce que cela veut dire ? Que dans la remontée naturelle des infections respiratoires conduisant des hospitalisations depuis septembre, les patients infectés par les virus endémiques en cause ont été pour l'essentiel catalogués et déclarés comme souffrant du Covid ! Confusion favorisée par les tests PCR mal calibrés avec pour résultat, selon les termes de la tribune publiée dans Le Monde par les Dr Didier Sicard et Patrick Guérin, que "des biais amplifient artificiellement le nombre de cas positifs et faussent la perception de la gravité de l’épidémie."
Pour celles et ceux qui ont de la peine avec les diagrammes ou les chiffres, l'excellent résumé de Mme Isabelle Duchateau, infirmière belge, est aussi parlant que possible.
Tout ceci est déstabilisant en diable ! Comment y voir clair et comment faire confiance à des autorités (et des médias) qui continuent à nous enfumer. Le propos, bien sûr, n'étant une nouvelle fois ni de nier ni de minimiser la réalité sanitaire, mais de ne pas nous laisser enfourguer de force de nouvelles couleuvres par une présentation probablement malhonnête -ou en tout cas qui doit sérieusement nous questionner.
Tout le monde se souviendra (il s'agit de la mémoire courte) des cris horrifiés des autorités genevoises et des HUG sur l'encombrement sans précédent des soins intensifs de l'hôpital cantonal... Well, voici les données telles que publiées par l'OFSP :
Eh non, vous ne rêvez pas : 77% d'occupation pour le canton de Genève ! Avec bien sûr des taux approchant la saturation dans certains cantons, mais ce qui est le cas chaque hiver. Mmes Riva et Tinari expliquent dans leur article (dont la lecture est un must read) que
Ce fonctionnement à flux tendu et ses conséquences concernent particulièrement les centres hospitalo-universitaires: en 2017, par exemple, le CHUV relevait dans son rapport annuel que le taux d’occupation «reste (…) proche des 90% aux soins intensifs, alors même que pour des lits de soins aigus, le taux optimal se situerait à 85% ». Dans le même rapport, on découvre qu’entre 2015 et 2017, le taux d’occupation en soins intensifs adultes a oscillé entre 90,9% et 93,4%.
Et qu'une des explications aux alarmes lancées par les hôpitaux romands (mettant en avant de manière dramatique le risque d'en arriver à devoir trier les patients -ce qui se fait aussi de toute manière régulièrement) est à comprendre dans ses motivations réelles :
Dans les comptes-rendus qui ont relayé jusqu’ici les «appels à l’aide» de différents établissements hospitaliers, une information fondamentale a systématiquement fait défaut: la particularité du modèle de financement des hôpitaux helvétiques, dont les revenus dépendent largement des prestations ambulatoires, notamment des opérations électives. Actuellement, des bras de fer opposent différents cantons et le Conseil fédéral, mais aussi Berne et certains établissements. Berne souhaite que les cantons contraignent leurs hôpitaux à renoncer à ces interventions, tout en affirmant clairement qu’il n’y aura pas de compensations financières. Or rappelons que de nombreux hôpitaux avaient demandé en avril de bénéficier du chômage partiel, sans savoir s’ils y avaient droit. Mais il apparaît aujourd’hui que la réponse est négative (1) (2) dans le cas des établissements publics et que ces derniers ne seront pas dédommagés. Les «appels au secours» lancés par certains hôpitaux doivent donc aussi être entendus et lus en fonction de cette toile de fond, et pas seulement en fonction de la pandémie.
Tout ceci fait beaucoup d'obscurités et d'interférences. Renvoyant encore une fois à la défaillance inadmissible des autorités et des médias à nous informer correctement et honnêtement des données sanitaires dans leur réalité.
Les médias en particulier ne remplissant plus ce rôle, c'est sur la toile, sur des blogs d'experts et dans des médias en ligne qu'il faut chercher des éclairages.
Une belle source à consulter à volonté pour trouver bien mieux que dans nos piteux médias suisses est le site belge Kairos. M. Annes Bouria, pharmacien nutrithérapeute, diplômé en sciences pharmaceutiques à l’Université Libre de Bruxelles, diplômé du CERDEN (Centre Européen pour la Recherche, le Développement et l’Enseignement de la nutrition) et membre actif du collectif pluridisciplinaire Transparence-Coronavirus pour l’objectivité de l’information et la liberté thérapeutique s'y exprime régulièrement pour donner des analyses extrêmement pertinentes et bien construites de la situation en Belgique.
Avec son accord -dont je le remercie- je republie ici l'analyse qu'il a publiée hier à partir des données du 9 novembre, qui montre des tendances rassurantes. En Belgique comme en France (infra) et en Suisse, les courbes montrent une inflexion déjà bien engagée qui suggère fortement que le pic épidémique est d'ores et déjà dépassé. Sachant que le décours se produit normalement rapidement -une quinzaine de jours sauf mauvaise surprise (il s'agit toujours d'hypothèses et non pas de prédictions !) nous devrions retrouver rapidement des eaux calmes.
Avec ce motif essentiel à rappeler : les épidémies virales vivent leur vie sans que l'agitation des humains n'y fasse grand'chose. Ici encore (si la tendance se confirme) le franchissement du pic se sera fait avant que les mesures de confinement aient eu le temps de produire le moindre effet -qu'elles n'ont pas de toute manière !
Ce qui n'empêchera pas nos azimutées autorités de prétendre le contraire, selon le narratif de la banane sur la tête. Il s'agit d'un homme qui se promène avec une banane sur la tête pour éviter les accidents de camion. Le temps passant, il se félicite de plus en plus de l'efficacité de son dispositif ! Et si d'aventure il devait se faire renverser par un camion, gageons qu'il dirait, comme nos autorités politiques et sanitaires, que cela prouve simplement qu'il aurait du mettre deux bananes sur la tête.
Comme le soulignait le philosophe Jean-Loup Bonnamy dans une récente tribune publiée dans Le Figaro «Vouloir arrêter une épidémie avec le confinement, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras».
C'est encore hélas la position du Conseil d’État genevois et des khmers blancs (comme les appelle le Dr Louis Fouché) qui lui dictent sa conduite, selon l'étonnante révélation faite hier par sa présidente.